Les cahiers de la photographie – n°11 – mars 2017

Les cahiers de la photographie, revue de l'Union des Photographes Professionnels Les cahiers de la photographie, revue de l'Union des Photographes Professionnels

Ce n° 11 de mars 2017 des Cahiers de la photographie est en réalité le n°1 de la nouvelle version voulue par l’Union des Photographes Professionnels. Revoici en effet les Cahiers, rajeunis, plus beaux et plus riches. La ligne éditoriale valorisera dorénavant un seul sujet par numéro, ce qui permettra d’approfondir chaque thème et de faire des Cahiers de la photographie une référence utile et pratique.

Pour ce premier numéro de la nouvelle formule, les cahiers explorent les photographes français qui s’exportent, soi vivant en France et travaillant à l’étranger, soit partis vivre dans un autre pays. Un portfolio de Marc Riboud retraçant l’œuvre majeure de ce grand photographe du XX° siècle est également présenté afin de lui rendre hommage et de fêter les 70 ans de Magnum.

Un dépliant Escourbiac « Objectif Livre Photo ? » est imprimé et fourni avec chaque exemplaire de la revue.

Solitudes

Solitudes, Dorian François, Coffret étui + 5 livres dépliants


Avec Solitudes, le photographe Dorian François nous présente en 5 chapitres son voyage à la fois intérieur et extérieur en Chine. L’idée de départ était de rester une semaine à chaque étape avec comme consigne de photographier et écrire tous les jours, quoi qu’il arrive. L’originalité de l’ouvrage est que l’édition vient se mettre au service du récit : un coffret de 5 livres, chaque livre présentant les textes et les photographies qui déploient dans un leporello – une reliure en accordéon qui met en relation le voyage littéraire et le voyage photographique : au recto, les images, au verso les textes. A chaque livre sa couverture et la mise en page dynamique qui, en dépliant l’accordéon, permet de découvrir les images panoramiques en séquences, tout en gardant une lecture simple du côté du journal.

Solitudes est une superbe édition d’art : coffret sérigraphié, cinq dépliants leporello imprimés en Offset Bichromie. Un coffret collectionneur a été tiré à 10 exemplaires, accompagnés de 5 tirages barytés signés réalisés par Stéphane Cormier, et présentés dans une boite bois réalisée sur mesure par Tanguy Trotel.

Au fur et à mesure du voyage l’écriture s’éloigne du « carnet de photographe », ce que je vois et vis en Chine m’emporte vers des souvenirs d’enfance, des rêves, des émotions et des questionnements qui me renvoient à des proches aimés et à la France. Finalement, le journal écrit n’a presque rien à voir avec la Chine, du moins pas celle que je vois, le pays que je photographie.
Cette coupure est la particularité de ce travail, cette séparation progressive entre ces deux voyages – intérieur et extérieur – qui se juxtaposent et dialoguent au sein d’un récit final séquencé en 5 chapitres.
Dorian François


Solitudes, Dorian François, livres dépliants Leporello

Solitudes, Dorian François, vue sur le Leporello

Carnet d’idéation EDF

Carnet d'idéation, EDF, intérieur

Carnet de projet de 96 pages réalisé à l’occasion du bootcamp « Smart BT » du Service R&D de EDF qui a eu lieu les 29 et 30 mars 2017 dans les locaux d’EDF à Paris Saclay. Le carnet a servi  à 150 ingénieurs et chercheurs pour la prise de notes suivant des méthodes originales et novatrices d’intelligence collective ( mind mapping / masterplanning / to do list).  Ce carnet minimal et élégant a été conçu par 23H59 Editions, avec la collaboration de TheBlueMakers.com.

Ce produit s’inscrivant dans le programme innov’Mire d’EDF a été réalisé en impression numérique.

My Share of the Myth, haute couture numérique

My share of the myth est un exemple de livre « haute-couture »  numérique. Ce beau livre du photographe français Christophe Schumacher a en effet été imprimé en seulement quatre exemplaires afin de participer au Concours 1st Book Award 2017 de l’éditeur londonien Mack.

L’appellation « haute-couture »  numérique se justifie par la facture du livre : couverture rigide, reliure cartonnée cahiers cousus, marquage à chaud doré brillant sur les premières et quatrièmes de couverture, papier haute qualité Gardapat 13 Kiara. Du bel ouvrage, pour une édition de seulement quatre exemplaires !

Ce type d’impression haut de gamme en si petit nombre est économiquement rendu possible grâce à  notre Presse Numérique Linoprint CV de Heidelberg, conduite de main de maître par Franck Surowiec.

 

 

 

Angel Herranz, photographe espagnol content

Une fois n’est pas coutume, Escourbiac l’imprimeur a réalisé et livré un beau livre photo en Espagne. Angel Herranz, le photographe espagnol et néanmoins parisien vient en effet de nous envoyer un « Merci infiniment » pour la livraison de son livre Los Ultimos Masoveros.

Ce beau livre est le fruit d’un travail photographique entre 2008 et 2011 effectué par Angel Herranz auprès des « derniers masoveros », mot que l’on peut traduire en français par fermier, ou petit exploitant agricole. L’artiste vit actuellement à Paris et est membre de l’association des photographes parisiens.

 

Angel Herranz, los ultimos masoveros

Angel Herranz photographe espagnol content

Merci infiniment !

Angel Herranz

Le travail réalisé par les équipes Escourbiac

Hello John,
Je crois avoir oublié de te remercier pour cette commande !
J’avais reçu les justifs et apprécié le travail réalisé par les équipes ESCOURBIAC !
A bientôt ;)))

La Depeche – Yan Morvan : «Le numérique, c’est M. Propre»

Article paru dans la Dépêche du Midi – Actualités – Sorties – Culture – Histoire, le dimanche 11 juin 2017.

La Dépêche du Midi – Yan Morvan :  «Le numérique, c’est M. Propre»

En 1970, le photographe a suivi pendant près de trois ans une bande de blousons noirs. A voir tout le mois au festival Map à Toulouse.

Derrière ses lunettes (ici noires) se cache un œil à l’affût. Il analyse en temps réel la lumière, le cadrage, le moment où il déclencherait. Yan Morvan c’est un style, une volonté d’être au plus près de son sujet, de raconter, de témoigner, d’être dans la réalité plutôt que dans l’écume de l’immédiateté. Paris Match, le Figaro Magazine, il a été aussi un grand photographe de guerre pour Sipa Presse. Il est témoin de son temps, et montre pour aider à comprendre. À découvrir au musée Dupuy de Toulouse. Interview.

Quel regard portez-vous sur votre métier ?

Ça fait 43 ans que je fais de la photo et je n’ai jamais été autant à l’aise que maintenant. Je travaille à l’ancienne, comme un artisan, en argentique avec les idées qui prévalaient à l’époque, dans mon style, où il y avait une rigueur de pensée. On travaillait avec les cinq W quand on faisait une image, c’est-à-dire qui, quand, quoi, comment, pourquoi. Aujourd’hui, dans le mode documentaire, on est passé à la photo post-commerciale, avec des portraits qui pourraient être dans des magazines de mode, chez des coiffeurs. Il y a un problème de culture, d’acculturation, un problème de réflexion, d’immédiateté, les gens veulent réussir tout de suite.

Comment définir le style Morvan ?

Je connais la lumière, je peux vous dire à un demi diaf (diaphgramme, ndlr) près le réglage qu’il faut. Quand j’utilise un appareil numérique, j’utilise le mode programme, c’est très bien mais ça donne une photo qui est moyenne. En numérique, tout se fait à la postproduction et c’est le domaine du grand n’importe quoi, si le ciel n’est pas assez bleu je rajoute du bleu… Quand je fais une photo, je raisonne en plus clair et moins clair. Il n’y a pas besoin de retouche. La photo argentique, dans sa dramatisation, est plus proche de la réalité parce qu’on va à l’essence des choses, dans l’âme. Regarde mes blousons noirs, elles sont plus transcendantales ! Les photos numériques, c’est Monsieur Propre.

Quel a été le premier déclic pour ce métier ?

Ce sont trois portfolios, de Don McCullin, Douglas David Duncan et Larry Burrows, publiés dans Zoom en 72-73, j’avais 17 ans, je me suis dit je veux faire ça. La photo de Douglas David Duncan faite en Corée m’avait frappé, je voulais faire la même.

Quels sont vos projets ?

Je travaille sur les zones de non-droit en France, sur le tome II des champs de bataille. Le deuxième tome des blousons noirs sortira à Noël avec des photos couleurs.

Quelle est la place de l’image fixe dans le flot continu d’images ?

Je pense travailler pour les siècles suivants, ce que j’ai fait pour les champs de bataille c’est pérenne. Marignan, c’est une cour de poulailler aujourd’hui, je suis parti à la recherche des mythes. Les gens vont retourner au livre, on a besoin de matérialiser les choses. Un tirage c’est quelque chose qui existe, vous n’avez plus d’électricité vous n’avez plus d’écran.

Selon vous, une bonne photo, qu’est ce que c’est ?

C’est personnel, vous le ressentez ou pas. Ça vous touche, et pas forcément parce que les images sont bonnes, non on sent l’âme du photographe, on sent si c’est sincère.

Votre regard sur ce festival MAP ?

Ulrich Leboeuf a fait un travail formidable. Il faut motiver les gens pour venir, il faut que les gens viennent chercher la culture, c’est le seul moyen pour que la société s’en sorte, pour que la France se rabiboche. Et la photo c’est important parce que c’est ce qui nous représente.

map toulouse pratique>20 expositions tout le mois de juin. MAP 2017 a doublé par rapport à l’an passé. Plusieurs lieux accueillent les photographes. A commencer par le musée Paul Dupuy, totalement repensé par Pierre Garrigues et Ulrich Lebeuf pour l’occasion. On y retrouve huit invités du festival MAP : l’exposition «Blousons noirs» de Yan Morvan, Julien Magre, Sylvie Meunier, Axel Morin, Manon Weiser, Théo Gosselin, Maud Chalard, Mickaël Zermati) ainsi que les trois lauréats des Bourses MAP. Le lieu est un peu le cœur du festival et propose une formule brunch tous les dimanches. Expositions également au Musée Georges Labit (Stanley Greene et les photographes des agences NOOR et Myop). Sur les quais de la Daurade, le festival se poursuit en plein air avec la complicité du site de photographie Wipplay.com qui propose des photographies d’amateurs. Nouveau cette année, le festival accroche les œuvres du photographe Olivier Jobard au couvent des Olivetains, à Saint-Bertrand de Comminges. On y découvrira ses deux expositions, «Tu seras suédoise ma fille» et «Kotchok». Enfin, rendez-vous à la Galerie M, à Toulouse, partenaire de MAP, qui présente une sélection d’œuvres d’Axel Morin. Lieux et programme sur le site map-photo.fr

Recueillis par Sébastien Dubos

Le portrait d’Adeline par Momig

Parce que je voulais que Momig soit beau, j’ai choisi l’imprimerie Escourbiac et j’ai croisé la route d’Adeline

 

C’est par ces mots que démarre le portrait d’Adeline Mesplié réalisé le jeudi 11 mai 2017 par Isabelle Estournet-Djehizian, connue sous le nom de Momig depuis la parution de son livre Momig, la petite bougie. L’auteure rend ainsi un formidable hommage à une employée du service Prépresse de l’imprimerie Escourbiac.

 

Entre ses mains expertes, le livre va soudain prendre une toute autre forme : éparpillé, éclaté en mille pétales appliqués têtes en haut, têtes en bas, têtes bêches, sur de grandes feuilles de papier, le livre n’existe plus, le fil rouge est rompu, plus personne après elle ne saura à quoi il ressemble. Elle prépare le repas de l’ogre qui attend derrière la baie vitrée, l’ogre aux cent bouches, qui va avaler et recracher inlassablement le cyan, le jaune, le magenta et le noir, ces sources vives qui forment, subtilement dosées, les o et les a, les pleins et les déliés, les chairs offertes et les zones d’ombre.

Escourbiac l’imprimeur est très heureux de voir ainsi mis en avant le travail et la personnalité d’un membre de son équipe. Mille merci à Momig pour ces quelques mots, et le vif de sa plume.

Au vif de ma plume : Adeline

Au vif de ma plume : Adeline

Parce que je voulais que Momig soit beau, j’ai choisi l’imprimerie Escourbiac et j’ai croisé la route d’Adeline

Adeline prend soin des êtres de chair et de papier.
Elle porte un regard toujours curieux sur le manuscrit qui lui arrive, qu’il soit édité à compte d’auteur ou par une grande maison, qu’il soit le fruit d’une impulsion ou l’œuvre d’une vie, il arrive, tout simplement, un jour, sur son écran. Et à ce titre, il sera traité comme tous ses semblables, avec bienveillance et lucidité, avec le regard professionnel d’une enfant formée sur le tas.

(…/…)

Entre ses mains expertes, le livre va soudain prendre une toute autre forme : éparpillé, éclaté en mille pétales appliqués têtes en haut, têtes en bas, têtes bêches, sur de grandes feuilles de papier, le livre n’existe plus, le fil rouge est rompu, plus personne après elle ne saura à quoi il ressemble. Elle prépare le repas de l’ogre qui attend derrière la baie vitrée, l’ogre aux cent bouches, qui va avaler et recracher inlassablement le cyan, le jaune, le magenta et le noir, ces sources vives qui forment, subtilement dosées, les o et les a, les pleins et les déliés, les chairs offertes et les zones d’ombre.

Tout le monde l’attend au tournant, le coloriste, le coupeur, le plieur, le pelliculeur, le couseur, chacun attend la petite marque qu’elle a posée pour lui, l’empreinte qu’Adeline lui a laissé discrètement, pour qu’il sache se caler, comment agir en toute sécurité, comment aller plus vite sans se tromper et pouvoir rentrer chez lui, avec la conviction du travail bien fait. Tout le monde attend derrière la baie vitrée, dans le bruit infernal des presses, dans la chaleur des séchoirs, dans l’odeur tenace des encres, dans les micro poussières qui envahissent les cerveaux, dans l’air acide, jamais changé parce que ça tourne, ça tourne, sans répit, nuit et jour, jour et nuit «vous savez combien ça coûte une heure de ces machines ? »

Extrait du portrait d’Adeline.