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F/1.4 – Interview l’Autoédition

Publié sur le site F/1.4 le mercredi 11 février 2015. Double interview de Laure Agneray et Olivier Remualdo, puis d’Alain Escourbiac, sur l’autoédition.

F/1.4 – Interview l’autoédition

Laure Agneray et Olivier Remualdo, dont vous trouverez les interviews en cliquant ici et là, ont tous les deux auto-édité  leur livre de photographies, nous avons donc souhaité vous faire partager leur expérience. Comme ils ont choisi le même imprimeur, vous trouverez aussi en fin d’article le témoignage d’Alain Escourbiac, l’un des frères à la tête de cette imprimerie familiale.

Questions à Laure Agneray et Olivier Remualdo

Pour quelle(s) raison(s) avez-vous voulu éditer un livre ?

L.A : Un Livre est le prolongement de soi, il vous offre la possibilité d’exprimer ce qui vous a porté jusqu’ici, il rassemble les êtres autour d’une passion. C’est un merveilleux moyen de faire voyager vos pensées, et de partager son travail.
Depuis que j’ai commencé la photographie à la naissance de mes enfants, j’ai pris conscience qu’il me fallait parler de ce sujet au travers de mon travail, j’étais devenue le témoin de l’enfance dans tous ses états.
O.R : La série Sâdhus a été réalisée lors de trois voyages en Inde entre 2009 et 2011. Les Sâdhus sont des moines hindouistes errants, des ascètes ou des ermites. Leur quête spirituelle et leur mode de vie m’ont véritablement fasciné et je vous invite à lire l’interview F1,4 du mois de décembre si vous souhaitez en apprendre davantage.
En 2009, la première maquette du livre a été récompensée par le prix Blurb (Grand Prize Winner sur 1200 projets dans sa catégorie). Ce prix a constitué un incroyable encouragement à continuer ce projet. C’est à partir de ce moment que l’évidence de réaliser un livre s’est véritablement imposée !
Dès le voyage suivant, j’expliquais aux Sâdhus photographiés que j’avais à cœur de parler d’eux dans mon pays, notamment par le biais d’expositions. Je leur ai aussi fait la promesse de réaliser un livre sur eux. Si ce projet est très important à mes yeux, je venais de m’engager à tenir parole…

« Pour quelle(s) raison(s) avez vous voulu éditer un livre ?  »
Si la réponse peut sembler évidente, elle  n’en demeure pas moins essentielle. Editer soi-même un livre demande un réel investissement, en temps comme en moyen. Le parcours peut s’avérer long et compliqué. Une fois que tout le matériel (photos et textes) est réuni, il ne faut pas hésiter à se remettre en question. Par exemple, si l’on est passionné par un sujet faisant l’objet de  nouvelles publications tous les ans. Pourquoi se lancer dans la publication d’un ouvrage sur ce thème ? Il est donc impératif de se poser certaines questions. Qu’est-ce que mon livre apporte de nouveau? Quel contenu ? Sous quelle forme?

Avez-vous essayé d’être édité en suivant un parcours classique, en recherchant un
véritable éditeur?
L.A : Non, pas du tout, car après plusieurs témoignages, j’ai perçu toute la difficulté de trouver un éditeur et même si vous y parvenez , vous devez composer avec lui et vous n’êtes plus le seul acteur de cette fabuleuse histoire qui vous appartient.
O.R : Bien entendu! J’ai tout naturellement cherché à présenter mon travail à des éditeurs. J’ai rapidement constaté qu’il était extrêmement compliqué d’obtenir des rendez-vous. Mon erreur a certainement été de m’adresser à de grandes maisons d’édition telles qu’Actes Sud. Dans un marché de l’édition en crise, les éditeurs ne prennent plus de risques et préfèrent publier des valeurs sûres sur des thématiques susceptibles de faire vendre. A défaut, le travail doit être remarquable et si possible remarqué dans le milieu de la photo. Le risque doit être minimum et l’ouvrage doit s’adapter à un marché en déclin où le nombre de titre, paradoxalement, se multiplie.
Je ne me suis pas tourné vers eux mais il existe également une pléthore de petites maisons d’éditions qui sont beaucoup plus ouvertes aux propositions spontanées. Il est assez simple de les trouver en se rendant au Salon du livre de Paris dans l’espace réservé aux petits éditeurs indépendants.
Attention toutefois à l’édition à compte d’auteur qui consiste à faire éditer son ouvrage par un éditeur qui assure seulement la partie technique de l’édition et de la diffusion. C’est donc l’auteur qui paie les frais d’impression et, le cas échéant, de publicité de son livre. Il reste cependant propriétaire des droits d’auteur et contrôle le tirage ainsi que les choix éditoriaux.
L’édition à compte d’auteur n’a pas forcément bonne réputation car au final, il suffit de disposer des fonds quel que soit le contenu de l’ouvrage.

Quand la décision de vous autoéditer est-elle devenue une évidence ?
L.A : Depuis le début je savais que j’autoéditerai le Livre pour aller au bout de mes envies, je ne souhaitais faire aucune concession de mise en forme ou de contenu. D’ailleurs, j’ai choisi d’écrire la préface du Livre, il me paraissait évident que j’étais seule à pouvoir transposer mes sentiments avec véracité.
O.R : La décision d’autoéditer s’est imposée d’elle-même lorsque j’ai réalisé que d’envoyer aux différents éditeurs mes maquettes de livre à plus de 100 euros pièce (Blurb) ne porterait pas ses fruits. Même si l’on m’éditait, cela me permettrait tout juste de prétendre à 5 ou 10% des ventes sans parler du risque de voir mon travail dénaturé par les choix éditoriaux. Par ailleurs, mon projet est un travail très personnel et je suis très attaché à son aspect « do it yourself ». C’est assez naturellement que j’ai entrepris de créer ma maison d’édition et d’éditer moi-même mon livre. Avec le recul, c’est une excellente solution. En tant qu’auteur, on tient absolument à ce que tout soit parfait, même si l’on apprend au fur et à mesure que le projet avance. S’il est souvent difficile de se remettre en question, cela est plus que nécessaire.
J’estimais également que mon projet avait du fond et que j’étais capable de le porter auprès du public. J’étais extrêmement motivé, de plus, je me sentais engagé par ma promesse faîte aux Sâdhus.

Quelle en a été la première étape ?
L.A : Voilà plusieurs années que cette idée de Livre me poursuivait, au fil des années, j’ai pu mettre de côté le budget nécessaire à la réalisation, je ne souhaitais pas dévoiler son contenu, donc, il m’était impossible de passer par des sites de financements participatifs.
O.R : Faire un livre en autoédition induit l’épineuse question de son financement. C’est la raison pour laquelle je me suis retroussé les manches : l’année 2012 a été entièrement consacrée à des travaux commerciaux afin de mettre suffisamment d’argent de côté.
En 2013, j’ai lancé sur la plateforme Kisskissbankbank le projet en financement participatif. La campagne a été un grand succès puisque j’ai doublé mon objectif de collecte, sans parler des souscriptions perçues en direct. Ce succès, je le dois à la préparation de ma campagne. Deux mois avant qu’elle ne débute, j’ai fait un séjour de trois semaines en Inde afin de travailler sereinement à mon projet de souscription. Cela m’a permis de prendre du recul et de faire de belles rencontres qui se sont avérées déterminantes par la suite. Ma campagne était bien organisée, des news régulières était préparées à l’avance afin qu’il ne se passe pas une semaine sans que je ne partage une histoire, une photo ou une vidéo inédite. Le plus difficile, c’est de maintenir l’envie de partage sur les réseaux sociaux après l’engouement du début. Je dispose d’un bon réseau facebook et c’est en grande partie grâce à lui que j’ai pu avoir près de 150 souscripteurs, et ce, bien au- delà de mes seuls contacts. Je tiens également à dire que personnellement, j’aime aider des projets sur ce type de plateformes. Après tout, ne faut-il pas être capable de donner avant de recevoir ?

Aviez-vous déjà une idée précise du format et du contenu que vous souhaitiez avoir ?
L.A : J’ai beaucoup consulté de Livres Photographiques en Librairie, cela m’a permis de me projeter plus facilement.
Tout d’abord un Livre grand format, un papier de qualité pour mettre en valeur les photos. Les photos devaient être présentes en majorité et laisser le lecteur libre de voyager selon sa propre histoire, sans l’enfermer dans la mienne.
Seule la Préface allait donner une première direction. Ecrire le texte fut le plus difficile, je devais extraire et confier une partie de moi, avec justesse et compréhension. La nuit était le meilleur moment pour l’écriture.
Je n’avais plus qu’à mettre en page…
O.R : Je me suis également beaucoup renseigné en présentant ma maquette de livre à des gens du monde de l’édition, des artistes, des libraires ou des photographes, notamment lors de mon séjour en Inde de février 2013. Cette étape a été déterminante puisque le format du livre est passé de 30x30cm à 22x22cm. J’ai opté pour un format plus petit et compris la nécessité d’en faire un bel objet avec des textes d’accompagnement et non un simple catalogue d’images ou de portraits comme il en existe tant. Dans mon livre, je raconte des histoires de rencontres, des chemins de vies, des anecdotes,… Bien entendu, j’ai moi-même réalisé la maquette. Je dois admettre que je me suis longtemps cantonné à vouloir réaliser un 30x30cm avec quelques citations de sagesse. C’était la maquette gagnante du prix Blurb en 2009 et peut-être aussi que mon égo de photographe tenait à faire un « grand» livre. Je me répète mais il est vraiment nécessaire de se remettre en question ! Au final, j’ai voulu en faire un objet de partage, l’ouvrage est fait avec la plus grande sincérité, les textes sont bilingues, français /anglais, et son format le rend moins cher. Il est également plus facilement transportable.

Comment avez-vous choisi votre imprimeur ?
L.A : Tout simplement, sur les recommandations d’un ami qui avait déjà travaillé avec L’imprimerie Escourbiac.
Le choix de l’imprimeur a été complémentaire, toute l’équipe s’est sentie concernée : John, qui a su dès le premier rendez-vous s’immerger dans mon univers d’une façon remarquable, Christophe pour avoir su préserver la qualité des photographies. Nos échanges ont été très précieux, tout aurait été plus difficile sans leurs conseils et leur soutien. Je les remercie tous.
O.R : A ce stade, je me sentais complètement perdu. Je n’avais pas encore écrit les textes ni refait la mise en page au nouveau format mais j’avais besoin de budgétiser mon projet. Pas évident de demander des devis dans ces conditions, et surtout, à qui les demander ? Je me suis renseigné dans mon entourage, auprès d’amis photographes, j’ai aussi recherché le nom des imprimeurs en dernière page des livres photos que je possède. J’ai finalement demandé des devis à des imprimeurs Français et étrangers (Italie,  Pologne) pour l’impression d’un livre de 120 pages tiré à 1000 ex avec des options pour un feuillet supplémentaire (12 ou 24 pages selon les imprimeurs) et 100 ex supplémentaires. Il est clairement ressorti que les imprimeurs français étaient plus chers (20% environ). Porté par le succès de la souscription j’ai finalement souhaité faire imprimer mon livre en France, ne serait-ce que par égard pour tous les gens qui m’ont soutenu dans cette aventure. J’ai choisi l’imprimerie Escourbiac à Graulhet, près de Toulouse. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’une entreprise à taille humaine avec une grande qualité d’écoute et d’accompagnement mais aussi parce que cette entreprise est très connue dans le monde de la photo. Pour les noir et blanc, ils proposent de magnifiques impressions en bichromie.
Une anecdote : cela faisait près de deux ans que j’avais leur brochure avant de réaliser que j’avais des cousins dans cette petite ville de Graulhet. Cette coïncidence m’a conforté dans mon choix…

Quelles sont les différentes compétences (ou casquettes) qu’il faut avoir pour pouvoir s’autoéditer ? Vous êtes vous fait aider ?
L.A : La Liste est longue ainsi que le chemin, l’autoédition demande un engagement total, il n’est pas possible de déléguer, tant votre projet vous appartient et tant vous souhaitez qu’il vous ressemble. J’avais la chance d’avoir connu le Monde de l’édition auparavant comme graphiste, je connaissais déjà les points importants qu’il ne fallait surtout pas négliger, comme le temps à passer à la lecture et re-lecture.
Votre statut de photographe s’efface progressivement, vous devenez le maître d’oeuvre d’un Ouvrage qui s’appelle Livre !
Beaucoup de compétences sont indispensables, mais celles que je retiens de cette expérience sont surtout l’Envie et l’Ecoute de soi-même. Il était très important pour moi de tourner la dernière page et sentir que ce Livre était fidèle à ce que j’avais pu imaginer. Nous sommes tous capables de réaliser nos désirs…
O.R : Dans cette aventure on en vient assez rapidement à tout faire soi-même pour des raisons évidentes de moyens financiers et matériels. Je me suis donc découvert webdesigner, graphiste, chromiste, maquettiste, attaché de presse, éditeur, commercial,… Mener à bien un projet d’édition nécessite de nombreuses compétences, coûte très cher et demande beaucoup de temps ! Autre point très important : il est beaucoup plus facile de présenter son travail si l’on est à l’aise pour en parler et s’exprimer en public : il est illusoire de penser que le livre va se vendre tout seul.  On peut aussi apprendre ce genre de choses sur le tas mais c’est un réel inconvénient si l’on y est réfractaire. Si j’ai porté seul ce projet, le soutien de ma compagne, de ma famille et de mes amis a été déterminant. Il est plus que nécessaire de se faire aider, ne serait-ce que pour la relecture des textes. J’ai complètement délégué la partie traduction à quelqu’un de bien plus compétent que moi. Pour la mise en page, un ami graphiste m’a donné beaucoup de conseils et d’explications. De nombreuses rencontres m’ont inspirées et m’ont amenées à certains questionnements. Dans la mesure où il s’agit d’un projet réalisé à l’aide d’une souscription, j’ai envie de dire que près de deux cents personnes ont concrètement apporté leur aide au projet !

Combien de temps s’est écoulé entre la décision de faire le livre et sa parution ?
L.A : Il a fallu une année environ, le dernier mois est le plus intense, surtout au moment où vous devez valider l’impression, vous craignez d’être passée à côté d’une erreur, même après plusieurs vérifications, stress …
O.R : La première maquette date de novembre 2009 et les prises de vues du projet ont été terminées en mars 2011. Le livre est sorti en novembre 2013, soit plus de deux ans après la fin des prises de vues et quatre ans à compter de la réalisation de la première maquette. Il faut parfois savoir prendre le temps nécessaire…
Sâdhus est en fait mon deuxième livre mais le premier que j’édite moi-même. En 2012, la ville de Cannes a édité mon travail « Vive la République! » : les prises de vues ont été réalisées entre mai et début août, le livre est sorti en septembre lors d’une grande exposition outdoor. En revanche, la première pierre du projet a été posée deux ans plus tôt car il s’agissait d’une proposition originale faite à la ville. Une fois le projet accepté, tout est allé très vite.

Sur quelles critères vous êtes-vous basé pour décider du nombre d’exemplaires à éditer ?
L.A : Le premier critère est le budget forcément, ensuite j’avais vraiment envie que ce Livre soit visible dans de nombreux points de vente, le thème de l’enfance touche un grand public, et cette cause mérite une grande attention.
O.R : Il faut être le plus objectif possible. Je n’allais pas éditer 3000 exemplaires sur une thématique si particulière. J’étais néanmoins certain de trouver un public et 500 ex aurait constitué un objectif honorable au vu de mon réseau et de ma capacité à présenter mon travail en public. J’en ai finalement fait imprimer 1200 ex dont 100 ex en série numérotée, ce qui est beaucoup. C’est un travail sincère et je ne l’ai pas réalisé dans une optique mercantiliste. Néanmoins, fixer le prix de vente est tout aussi essentiel que de déterminer le nombre d’exemplaires à tirer. 32 € pour ma part, ce qui n’est vraiment pas cher compte tenu de ce que m’a couté l’édition. On ne fait pas un livre pour faire de l’argent, même si l’on vend tout, on y passe énormément de temps. Les marges des distributeurs sont de 35% en moyenne et jusqu’à 40% voire 50% pour les grands groupes. Vendre son livre en direct est une très bonne solution mais demande encore davantage de temps et nécessite d’être vu par le public. De plus, les maisons d’édition vendent plusieurs titres et augmentent ainsi leur chiffre d’affaire potentiel alors qu’un livre auto-édité est souvent isolé. A cela s’ajoute les exemplaires à envoyer à la presse et aux institutions. Compte tenu du coût de distribution, le bon ratio impression/prix de vente est généralement de 1 pour 5. J’étais tout juste à 1 pour 4 mais aurais-je vendu mon livre à 40€ ? De plus je voulais qu’un maximum de gens puissent se l’offrir.


Comment avez-vous fait pour distribuer votre livre une fois imprimé ?

L.A : C’est un autre combat qui commence, quand vous recevez votre Livre vous avez bien sûr déjà réfléchi à sa distribution sans pouvoir trop l’anticiper. C’est à cet instant que tout commence finalement, et que vous devenez votre propre représentant, c’est une phase délicate mais cela reste un bon challenge.
J’ai fait référencer l’ouvrage pour qu’il puisse être consulté par toutes les Librairies, et puis j’ai tout simplement démarché les points de vente susceptibles d’être intéressés par ce Type d’Ouvrage. Une Agence de Communication a rédigé un Communiqué de Presse qui m’a servi à présenter l’ouvrage et mon parcours.
O.R : Une fois le livre terminé, j’ai réceptionné deux énormes palettes de cartons, une à Paris et l’autre à Nice, soit une tonne de livre ! C’est dans la distribution que se situe le vrai challenge du livre auto-édité. J’ai réussi à le faire référencer à la Fnac mais il faut savoir que c’est à l’éditeur (moi en l’occurrence) de démarcher les magasins Fnac un par un pour qu’ils commandent le livre. L’ouvrage est sorti en novembre 2013. Je me suis alors lancé dans une course contre la montre pour construire un réseau de distribution en librairies et organiser des séances de signatures avant Noël.  Autant dire je n’ai pas eu de jours de repos entre le travail de mise en page et d’écriture du mois d’août 2013 et la fin décembre. Une grande partie de l’année 2014 a été consacrée à la promotion du livre dans des Festivals ou des expositions.

Quel bilan en tirez-vous, Olivier avec le recul d’une année et Laure d’un mois ?
L.A : Pour ma part, je ne peux pas faire un bilan sur un mois, puisque le livre débute sa promotion depuis seulement 3 semaines. Je dirais tout simplement qu’il faut pouvoir consacrer beaucoup de temps pour cet évènement, et que c’est vraiment à cet instant que tout se joue. Il faut être patient et tenace, relancer, rappeler, pour que votre Livre puisse trouver sa place dans les librairies. Après 3 semaines de campagne, l’accueil du Livre est enthousiasmant, cela permet d’aller plus loin et de se dire que rien n’est impossible quand vous êtes en parfaite harmonie avec votre projet, quel qu’il soit !
O.R : Je suis ravi de cette belle aventure, j’ai fait des rencontres magnifiques, de photographes et de passionnés de toutes sortes. Je me suis constitué un réseau professionnel mais surtout amical. La chose la plus inattendue pour moi a été la crédibilité qu’apporte l’édition d’un ouvrage ! Ce livre est en quelque sorte devenu ma carte de visite sinon un bel outil ayant l’échange pour finalité. Je pense qu’il y a une vraie reconnaissance, notamment de la part du monde professionnel et de la presse, qui comprennent bien les difficultés d’un tel challenge. En un an, j’ai presque écoulé mon stock. Il doit m’en rester une centaine en comptant les exemplaires encore disponibles en librairie. Je dois encore faire le point puisque nous sommes en début d’année. Si j’avais su, je pense que j’en aurais édité 1500 ex afin de disposer d’un stock pour accompagner mes expos sur la durée. Toutefois, je ne me vois pas le rééditer, du moins pour l’instant…
Après mes voyages dédiés à la réalisation de ces portraits de Sâdhus, j’avais effectué un pèlerinage de 600 km dans l’Himalaya. Je croyais alors réaliser une sorte de chemin initiatique en voyageant à leur manière, seul ou avec eux. Aujourd’hui, je réalise que ce chemin initiatique a vraiment débuté au retour de ce voyage, lorsque je me suis lancé dans ce projet d’auto édition…

 

Les questions à Alain Escourbiac (imprimeur)
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise en quelques mots et nous expliquer d’où vient ce choix de travailler avec des photographes ?
ESCOURBIAC l’imprimeur est une entreprise familiale de 53 ans qui propose du travail de qualité et n’a jamais su faire autre chose que du travail soigné. Trois fois lauréate du Cadrat d’or – le prix le plus reconnu de la profession -, c’est donc tout naturellement qu’ESCOURBIAC s’est tourné vers le milieu de la photo, il y a plus de 10 ans maintenant. Le développement de l’autoédition a permis de valoriser son positionnement de qualité et d’accompagnement des photographes. La structure à taille humaine, les coûts maitrisés ont fini par convaincre nombre d’entre eux de réaliser leur projet sur les presses de dernière génération chez ESCOURBIAC l’imprimeur.

Quels sont les paramètres que tout photographe doit impérativement prendre en compte pour imprimer un livre photo ?
Il doit avant tout se poser la question de pourquoi cette publication. La réponse à cette question lui permettra faire les choix les plus opportuns pour y parvenir.

Quelles sont les étapes de travail par lesquelles vous passez avec un auteur photographe avant l’impression de son livre ?
La première étape est bien souvent un entretien au cours duquel nous discutons de sa motivation, du but recherché et de l’objet final imaginé. En fonction de cela, nous décidons ensemble de choix techniques qui nous permettent de parvenir à ce résultat tout en respectant ses contingences budgétaires. Le choix du papier est une étape importante : il dépend du type d’images et conditionnera la qualité de reproduction que nous pourrons obtenir.
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