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Le Salon de la Photo rend hommage à Sabine Weiss

Le Salon de la Photo lui rend hommage cette année à l’occasion de ses 90 ans avec une exposition de plus de cent photos emblématiques de son œuvre, ainsi que « neuf déclics », regard particulier de neuf photographes plus jeunes d’un demi-siècle sur son travail. Un film inédit de Stéphanie Grosjean, « Mon métier de photographe » sera également présenté.


« Moi je ne suis pas artiste photographe, je suis photographe. C’était beaucoup plus un artisanat, c’est pas comme la peinture en tous cas. Il y a des photographes qui sont des artistes parce qu’ils créent quelque chose de complètement nouveau. Moi, je n’étais qu’un témoin de ce que je voyais. »

Ces quelques mots introduisent parfaitement l’humilité et la discrétion de Sabine Weiss. Sabine Weber de son nom de jeune fille, née en 1924 à Saint-Gingolph en Suisse, vit toujours depuis 1949 – année de sa naturalisation française et de sa rencontre avec son mari, le peintre américain Hugh Weiss – dans son appartement de Paris, boulevard Murat, en compagnie de ses photos et de son chat.

Photographe de l’instant, de l’atmosphère et de l’humain, Sabine Weiss cherche juste à témoigner de ce qu’elle voit, et elle y arrive avec la simplicité que seuls atteignent les plus grands. Photographe humaniste à l’instar des Robert Doisneau (qui la fera rentrer à l’Agence Rapho) ou Willy Ronis, ses photos racontent la condition humaine en mélangeant réalisme, poésie et humour.

Car si Sabine Weiss se définit elle-même comme une photographe de la compassion, dénonçant l’injustice, la femme est tout autant généreuse que malicieuse. Sabine Weiss photographie des gens simples et pauvres avec émotion, tendresse et empathie, faisant ainsi exister par son regard les plus humbles, ceux que l’on ne voit plus. Sa exigence et sa maitrise du noir et blanc lui permettent de capter la spontanéité des gens, sobrement, sans mise en scène ni pose, tout près du sujet.

« Il ne s’agit pas d’aimer bien, il faut être ému. L’amour des gens, c’est beau. C’est grave, il y a une profondeur terrible.« 

Sabine Weiss, La Petite Egyptienne


« Lumières, gestes, regards, mouvement, silence, repos, détente, je voudrais tout incorporer dans cet instant pour que s’exprime avec un minimum de moyens l’essentiel de l’homme… Mes photos expriment un certain amour que j’ai pour la vie. »

 

Le Salon de la Photo lui rend hommage cette année à l’occasion de ses 90 ans avec une exposition de plus de cent photos emblématiques de son œuvre, ainsi que « neuf déclics », regard particulier de neuf photographes plus jeunes d’un demi-siècle sur son travail. Un film inédit de Stéphanie Grosjean, « Mon métier de photographe » sera également présenté. Son livre « L’œil Intime« , imprimé par Escourbiac et riche de 83 photographies noir et blanc, accompagnera l’exposition.

Nous avons récemment reçu Sabine Weiss pour l’impression de son livre, ce qui fut pour nous le moment d’apprécier son plaisir de vivre si communicatif. En recherche constante de qualité, elle était venue à nous sur les conseils de nombreux photographes.

Sabine Weiss, L'Oeil Intime

Méconnue par le grand public, Sabine Weiss est assurément l’un des plus grands noms de la Photographie. Car Sabine Weiss, c’est soixante-dix ans de métier- photos de mode, portraits de musiciens, artistes et célébrités, photojournalisme –  une vingtaine d’ouvrages, des publications dans Paris-Match, Life, Vogue, Time, Newsweek, etc, et ses photographies font parties des collections les plus prestigieuses comme le MoMa de New-York, le Musée d’Art Moderne de Kyoto, le Musée Carnavalet, le Centre Georges-Pompidou, et bien d’autres.

Sabine Weiss, Jeanne Moreau, 1953