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La Depeche – Exposition Artigue de Gaillac : le livre

Article paru dans la Dépêche du Midi – Actualités – Grand Sud – Tarn,  Albi, Livres/CD/DVD – Musée des Beaux-Arts, le mardi 12 juillet 2016.

La Dépêche du Midi – Exposition Artigue de Gaillac : le livre

Bertrand de Viviés , le conservateur en chef, à qui l’on doit les belles expositions du musée des Beaux Arts de Gaillac signe les textes. L’éditeur Philippe Poux et l’imprimeur Escourbiac nous donnent le beau livre catalogue de l’exposition de l’été.

Artigue est un peintre oublié .Enfant de Muret,il a fait de Blaye les Mines, où il se marie, sa résidence d’été. Il y est enterré. Il a aimé la lumière du Causse, la vallée de la Zère , le village et ses gens, hommes et femmes dans leur quotidien. Il a complètement ignoré dans sa peinture le monde de la mine et les puits alentour qui ont fait appeler Blaye en Albigeois, Blaye les Mines. Ironie du sort, sa maison après sa mort, fragilisée par les travaux miniers a été détruite. La commune de Blaye a hérité du fonds d’atelier et de nombreuses œuvres. Artigue a vécu de son métier de peintre, dans une certaine modestie. A Paris, J.P. Laurens est son maître avec qui il partage l’amitié ainsi qu’avec ses fils. Il est lié avec Henri Martin qui va se fixer dans le Lot. Leurs peintures sont proches : réalistes, colorées, pointillistes, symbolistes aussi. Artigue a peint des paysages, des portraits, des scènes de genre mais ni natures mortes ni peinture d’histoire. Pas de commandes publiques, à la différence d’Henri Martin. Pas de musée non plus, qui aurait pourtant sa place dans le Carmausin.

Restent une peinture apaisée de beaux portraits de femmes, de paysages où le clocher de Blaye est souvent présent à l’arrière plan, de jardins fleuris , de scènes de genre sur la vie agricole inchangée en pleine révolution industrielle carmausine (bergère à la quenouille, moissonneuses et vanneuses). Il y a du Millet dans des scènes au crépuscule ( l’Angélus, le repos du soir). Une image nostalgique de la vie rurale où le religieux est bien présent. Il a travaillé à un grand tableau sur la Sainte Table. Artigue est à redécouvrir.

JOSEPH BERNARD ARTIGUE (1859-1936), L’obsession de la lumière, éditions Grand Sud, 22x 24 cm, 124 pages, 25 euros

Robert Fabre