L’imprimerie Escourbiac va doubler ses ateliers

Paru dans La Dépêche du Midi, Entreprise, Graulhet, le lundi 10 juin 2019.

La Dépêche du Midi – L’imprimerie Escourbiac va doubler ses ateliers

Courant septembre 2019, l’imprimerie Escourbiac sera livrée de son nouveau bâtiment, actuellement en construction, en extension de ses ateliers actuels. «Ce quasi-doublement de superficie permettra d’envisager sereinement de nouveaux investissements en matériels de regrouper sur un même site notre atelier de façonnage d’exception, actuellement distant de 3km, certains stocks papiers et produits finis, de recevoir plus confortablement et d’améliorer les conditions de travail de l’ensemble de notre personnel» assurent Alain et Philippe Escourbiac. «Dans un environnement économique où tous les modèles existants doivent se remettre en question, nous sommes confiants dans nos choix. La qualité de l’accompagnement fourni par nos équipes tout au long du processus technique de fabrication et la qualité de ce que nous produisons sont de réels éléments différenciant, appréciés par nos clients».

La Dépêche du Midi – L’imprimerie Escourbiac investit sur l’avenir

Paru dans La Dépêche du Midi, Économie, Graulhet, le samedi 2 mars 2019.

La Dépêche du Midi – L’imprimerie Escourbiac investit sur l’avenir

« C’est vrai qu’ailleurs, en bordure d’autoroute, en périphérie de grandes villes, nous serions mieux placés. Mais nous sommes historiquement installés à Graulhet et nous tenons à y rester. Il faut y croire ». C’est ainsi que Philippe Escourbiac qui a repris avec son frère Alain, l’imprimerie éponyme, assume les choix et les stratégies d’une entreprise familiale créée en 1963 par Michel Escourbiac et qui depuis a fait sienne la devise de Diderot; «Ne fît-on que des épingles, il faut être enthousiaste de son métier pour y exceller».

L’imprimerie s’agrandit

C’est dans cette optique que mi-janvier la deuxième génération des Escourbiac va poser la première pierre d’un nouveau bâtiment, mitoyen de l’actuel qui en doublera pratiquement la surface.

Le tout pour un investissement d’1, 1 million d’euros. Une enveloppe prévue aussi pour s’adapter aux nouveaux marchés pour les années à venir.

En premier lieu, l’imprimerie devrait récupérer l’atelier de façonnage et de boîtage qu’elle a ouvert il y a un an et demi, rue Colonel Naudy, et ses quatre salariés.

« Nous y fabriquons des étuis de livres et emballages pour le luxe parisien, Armani, Vuitton et autres marques haut-de-gamme », confie Philippe Escourbiac.

Couvert d’un toit photovoltaïque, l’agrandissement dont les ouvertures donneront sur un hectare de nature, avec un plan d’eau, avec carpes Koï et ses cheminements, permettra aussi, outre le déménagement de l’accueil et des bureaux, de se projeter dans l’avenir en réservant une partie aux investissements en matériels nécessaires pour rester dans cette stratégie d’excellence chère à la famille Escourbiac.

« Notre secteur d’activité se scinde en deux. D’un côté la publicité d’entreprise qui en fait la majeure partie. De l’autre la production de beaux livres qui représente 40%. Contrairement aux idées reçues sur l’utilisation des tablettes de lecture et autres outils numériques, le livre reste une référence et garde son quota d’adeptes ».

Travaillant en auto-édition, en direct avec les auteurs, Escourbiac leur permet de disposer de conseils de distribution et d’accès à son nouveau site de vente en ligne.

Autant d’atouts qui font de l’imprimerie Escourbiac un leader national, mais aussi une belle entreprise graulhétoise.

Graphiline – L’imprimerie Escourbiac (81) s’agrandit

Paru dans Graphiline, le quotidien des Arts Graphiques, le lundi 22 février 2019. Article rédigé par Faustine Loison.

Graphiline –  A la recherche de l’effet waouh dans le calendrier de l’imprimerie Escourbiac (81)

« C’est un pari sur l’avenir ! »

L’imprimerie Escourbiac va entamer des travaux d’envergure dans son site installé à Graulhet dans le Tarn. Un chantier de 1,1 million d’euros. Les premiers coups de pioche devraient être portés mi-mars.

L’entreprise spécialisée dans les impressions haut de gamme est actuellement dans un bâtiment 1 200 m2.

« Nous sommes trop à l’étroit, et en même temps, nous souhaitons réunir sur un même site toutes nos activités », explique Alain Escourbiac, le directeur général.

À l’issue des travaux, l’imprimerie Escourbiac sera installée dans des locaux de 2 100 m2.

L’imprimerie a ouvert en juillet 2017 un espace dédié au façonnage d’exception, situé à trois kilomètres. L’atelier de 300 m2 fabrique des coffrets prestigieux de livres et de multiples autres réalisations à courts tirages (lire Un atelier de façonnage d’exception à l’imprimerie Escourbiac). Le parc machine et ses salariés pourront ainsi être rapatriés sur le nouveau site.
Et plusieurs lieux de stockage de papier et de produits finis seront aussi regroupés.

Les travaux seront également l’occasion d’améliorer l’impact environnemental de l’entreprise : sur 800 m2 de toit, des panneaux solaires seront installés pour produire de l’électricité.

« C’est la première fois que nous agrandissons autant. C’est un pari sur l’avenir ! » note l’imprimeur.

Les travaux devraient durer environ six mois.

Graphiline – A la recherche de l’effet waouh dans le calendrier de l’imprimerie Escourbiac

Paru dans Graphiline, le quotidien des Arts Graphiques, le lundi 11 février 2019. Article rédigé par Faustine Loison.

Graphiline –  A la recherche de l’effet waouh dans le calendrier de l’imprimerie Escourbiac (81)

Des photos sublimées par le papier et la technique dans le calendrier de l’imprimerie Escourbiac…

Depuis 15 ans, chaque année, l’imprimerie Escourbiac spécialisée dans les impressions haut de gamme édite son calendrier. L’entreprise située à Graulhet dans le Tarn réalise cet imprimé en interne et l’utilise en tant qu’objet de communication, porte-folio, mais sa création est aussi l’occasion d’un exercice technique, comme nous l’explique Alain Escourbiac, le directeur général.

Graphiline - A la recherche de l'effet waouh dans le calendrier de l'imprimerie Escourbiac (81)

 

Réalisés entièrement en interne, le calendrier 2019 est édité à 1200 exemplaires. Il a été réalisé en partenariat avec le papetier italien Fedrigoni, le photographe animalier Thomas Delahaye et le studio Atelier Graphique Saint-Jean situé à Albi dans le Tarn. Chacun apporte sa contribution en échange de calendriers imprimés.

 

Un travail d’adéquation entre papier et image

Alain Escourbiac nous confie : « Avec ce calendrier, Nous recherchons l’effet waouh, l’étonnement du rendu d’une image sur le support. »

 

Graphiline - A la recherche de l'effet waouh dans le calendrier de l'imprimerie Escourbiac (81)

 

Il explique : « Nous avons sélectionné cinq papiers parmi des centaines de références car c’est surtout un travail d’adéquation entre la typologie des images et le support choisi pour magnifier au maximum l’image. La dimension papier apporte une valeur ajoutée à la perception que l’on a de l’image dans sa version matérielle grâce à son grain, sa blancheur, sa surface, son lissé, sa brillance… Il faut anticiper tous ces paramètres, adapter la photogravure, les profils images au support choisi, car l’engraissement va être différent suivant la brillance du papier plus ou moins ouvert et grammé.

Et c’est tout l’intérêt d’un calendrier d’imprimeur. De mon point de vue, cela ne sert à rien de faire du marquage à chaud ou d’autres ennoblissements. Pour moi, notre métier est plus dans la différenciation que l’on peut apporter par le choix du support par rapport au propos que l’on a à faire passer. »

 

Graphiline - A la recherche de l'effet waouh dans le calendrier de l'imprimerie Escourbiac (81)

 

Cinq papiers imprimés en offset UV

Le calendrier et son étui ont été imprimés en offset UV sur une KBA Rapida 106 avec cinq papiers différents. L’intérieur est imprimé sur du Old Mill Premium white 190 g, du Splendorlux Premium white 250 g et du Splendorgel extra white 190 g. La couverture est en Materica Gesso 250 g et l’étui fourreau en Savile Row Tweed Camel 300 g.

 

Graphiline - A la recherche de l'effet waouh dans le calendrier de l'imprimerie Escourbiac (81)

 

« Le papier Splendorlux Premium white 250 g a la particularité d’être très brillant d’un côté, inimprimable en offset traditionnel. Également, l’impression blanc de l’étui aurait été impossible en traditionnel« , remarque Alain Escourbiac.

10 % des nouveaux Tarnais ont choisi de s’installer à Graulhet

Article paru dans la Dépêche du Midi – Actualités – Grand Sud-Oust- Tarn – Graulhet, le mardi 8 janvier 2019.

La Dépêche du Midi – 10 % des nouveaux Tarnais ont choisi de s’installer à Graulhet
Société – Démographie

Le Tarn a gagné 8 300 habitants et Graulhet une hausse de 6.8% d’habitants. Sur les trois villes qui ont connu une croissance démographique, Graulhet est la seule à ne pas se situer en bordure de l’A68. Entretien avec Claude Fita, le maire de Graulhet.

Comment expliquez-vous cette hausse de 6,8 % ?

C’est le résultat des efforts menés depuis 2008 pour changer l’image de la ville et la rendre attractive. Nous avons dynamisé la ville sur le volet économique. Quatre filières sont aujourd’hui structurées avec le cuir bien sûr (82 entreprises et 650 emplois), mais aussi des locomotives dans le domaine de la chimie verte comme Weihsardt, quatrième fabricant mondial de gélatine, ou Amiflor (engrais).

Autre industrie forte à Graulhet, le bâtiment avec KP1, Sofema, Midi-Prefa, etc., ou encore des industries dotées d’un savoir-faire unique comme Mecaform, Accor.

La ville est également riche culturellement avec nos compagnies artistiques et notre talentueuse imprimerie Escourbiac qui a obtenu trois cadrats d’or et compte plus d’emplois que d’actifs, preuve d’une activité économique florissante.

Voyez-vous d’autres atouts ?

Oui. Nous avons amélioré le cadre de vie en jouant la carte du développement durable et en soutenant et développant les services à la population. La ville est dotée de deux crèches, quatre groupes scolaires, des centres de loisirs à la pointe en matière d’activités, un lycée, un collège. Côté santé : un centre hospitalier, une maison de santé qui sera inaugurée mi-2019, mais aussi des services aux personnes âgées sans oublier tous les équipements culturels (cinéma, forum, médiathèque) et sportifs (piscine, terrains de sport et gymnase).

Et en matière d’habitat ?

C’est l’atout indéniable de la ville : des biens qualitatifs peu onéreux à proximité de Toulouse. Nous avons réhabilité les quartiers : hier En Gach, aujourd’hui Crins et demain Le Gouch. Cela a également contribué, avec la vidéoprotection et l’action des forces de l’ordre, à faire diminuer le sentiment d’insécurité.

Graulhet réunit les ingrédients qui permettent d’attirer des populations nouvelles.

La Dépeche du Midi – L’hommage rendu au photographe Joël Espié

Paru dans La Dépeche du Midi, Actualités -Grand Sud – Tarn – Mazamet – Littérature, le jeudi 27 septembre 2018.

 

La Dépeche du Midi – Les cahiers de la Montagne Noire présente au Salon de la revue à Paris

 

La soirée de présentation de la revue «Les Cahiers de la Montagne Noire», qui a eu lieu le vendredi 14 septembre au Chalet du Lac aux Montagnès, a été des plus chaleureuses.

Plus émouvant encore fut l’hommage rendu au photographe Joël Espié, disparu cet été, en laissant une œuvre considérable, notamment son dernier livre «Homaro» qui, en espéranto, signifie «humanité». Nous avons tous apprécié la présence de Philippe Escourbiac, son imprimeur de Graulhet, qui nous a présenté le livre avec simplicité et émotion.

 

Graphiline – Un atelier de façonnage d’exception à l’imprimerie Escourbiac (81)

Paru dans Graphiline, le quotidien des Arts Graphiques, le vendredi 8 juin 2018. Article rédigé par Faustine Loison.

Graphiline – Un atelier de façonnage d’exception à l’imprimerie Escourbiac (81)

Quatre personnes composent cet atelier qui produit des réalisations de haute qualité en très petites séries.

 

L’imprimerie Escourbiac spécialisée dans les impressions haut de gamme a ouvert en juillet dernier un atelier dédié au façonnage d’exception. L’atelier de 300 m2 fabrique des coffrets d’éditions prestigieuses de livres et de multiples autres réalisations, d’environ 200 à 300 exemplaires.

« Cet atelier est le fruit de la rencontre avec un homme, Bruno Fontaine« , souligne Alain Escourbiac, directeur commercial de l’imprimerie fondée par son père.

L’imprimeur raconte : « Il travaillait avec nous comme prestataire et nous n’avions jamais eu auparavant un niveau de finition comparable. Il possède un savoir-faire important dans le façonnage manuel, dans le traitement du collage des matériaux, dans la résistance des matières… Nous avons pensé qu’il serait intéressant et légitime de lui proposer de nous rejoindre. Cela nous permet d’intégrer un savoir-faire et d’en avoir la maîtrise. »
Des machines neuves et des machines anciennes

300 000 euros ont été investis dans des machines neuves (traceur, table de découpe…) et anciennes (marquage à chaud…). « Attention : anciennes, cela veut dire des machines avec une belle frappe, des machines manuelles qui ne sont pas égalées par les machines modernes ! » précise Alain Escourbiac.

« Au départ, notre besoin était la fabrication d’écrins pour les tirages de têtes des livres. Mais l’atelier réalise également des menus de restaurant en cuir ou des PLV pour le parfum. Bruno Fontaine travaille toutes les matières, le papier, le plexi, le cuir… Et il est particulièrement heureux quand il ne sait pas comment il va faire ! »

L’atelier compte également trois autres personnes, une personne venue de l’atelier de l’imprimerie et deux nouveaux façonniers.

Le premier dossier de l’atelier était pour une grande maison française de maroquinerie de luxe.

À lire prochainement sur GraphiLine l’interview de Bruno Fontaine, façonnier d’exception.

Le courrier de l’ouest – Saumur – Le photographe Pierre Saint Ellier donne du relief à la ville

Article de Yvan Georget paru dans la Le Courrier de l’ouest , le vendredi 13 avril 2018.

Le courrier de l’ouest – Saumur – Le photographe Pierre Saint Ellier donne du relief à la ville

On ne compte plus les publications donnant à découvrir des vues photographiques de Saumur. Voici un nouveau venu dans le monde de l’édition qui va compléter cette collection avec originalité. Cet ouvrage que l’on trouvera bientôt en vente dans les musées de la ville et à l’office de tourisme possède la particularité de montrer la ville en trois dimensions.. Il suffit pour cela de chausser une paire de lunettes rouge/cyan sans lesquelles ces images perdent tout leur intérêt.

Une sélection de 122 photos de Saumur en 3D

On doit ce travail d’édition à Pierre Saint Ellier, installé à Saumur depuis 1992. Cet ingénieur retraité est un passionné de photographie. Il a surtout gardé un souvenir ému des cartes stéréoscopiques que lui montrait sa maman quand il était enfant. « J’étais fasciné par ces vues en relief. Avec l’arrivée du numérique, je me suis intéressé de très près à la technologie anaglyphe » explique cet amateur éclairé.
Pour faire simple, chaque photo en 3D est à la base composée de deux clichés, traités avec un logiciel spécial. Avec les lunettes rouge/cyan, le cerveau reconstitue le relief, ce qui donne lieu à des effets de profondeur parfois bluffants. Le photographe a appris, avec l’expérience, à dompter cette notion de relief lors de la double prise de vues, mais aussi à maîtriser la lumière au profit du sujet.
Pour aller au bout de sa démarche, Pierre Saint Ellier a fait preuve d’ingéniosité à plus d’un titre. Armé de deux appareils photo synchronisés avec un déclencheur multiple, il a sillonné la ville depuis presque dix ans et rapporté des milliers de photographie. C’est une sélection de 122 d’entre elles qui est donnée à voir dans son livre « Saumur en 3D, la ville aux multiples visages en relief».
Rares sont les ouvrages de ce type publiés en France, en raison notamment de la complexité de la technique. « Cela fait deux ans que je travaille sur ce livre. Il m’a fallu reprendre chacune des photos pour en revoir la colorimétrie, qui n’est pas la même pour un tirage chez l’imprimeur que pour un écran ».
Fourni avec une paire de lunettes, le livre est à la hauteur des espérances de son auteur. Tiré à 500 exemplaires pour le moment, cet ouvrage cible en premier lieu un public de passage mais aussi les amoureux du patrimoine local.

Yvan Georget

Courrier de l'ouest, Saumur 3D, la ville aux multiples reliefsLunettes cyan et rouge indispensables pour découvrir les secrets du livre.
(Photographie courrierdelouest.fr)

La Depeche – Yan Morvan : «Le numérique, c’est M. Propre»

Article paru dans la Dépêche du Midi – Actualités – Sorties – Culture – Histoire, le dimanche 11 juin 2017.

La Dépêche du Midi – Yan Morvan :  «Le numérique, c’est M. Propre»

En 1970, le photographe a suivi pendant près de trois ans une bande de blousons noirs. A voir tout le mois au festival Map à Toulouse.

Derrière ses lunettes (ici noires) se cache un œil à l’affût. Il analyse en temps réel la lumière, le cadrage, le moment où il déclencherait. Yan Morvan c’est un style, une volonté d’être au plus près de son sujet, de raconter, de témoigner, d’être dans la réalité plutôt que dans l’écume de l’immédiateté. Paris Match, le Figaro Magazine, il a été aussi un grand photographe de guerre pour Sipa Presse. Il est témoin de son temps, et montre pour aider à comprendre. À découvrir au musée Dupuy de Toulouse. Interview.

Quel regard portez-vous sur votre métier ?

Ça fait 43 ans que je fais de la photo et je n’ai jamais été autant à l’aise que maintenant. Je travaille à l’ancienne, comme un artisan, en argentique avec les idées qui prévalaient à l’époque, dans mon style, où il y avait une rigueur de pensée. On travaillait avec les cinq W quand on faisait une image, c’est-à-dire qui, quand, quoi, comment, pourquoi. Aujourd’hui, dans le mode documentaire, on est passé à la photo post-commerciale, avec des portraits qui pourraient être dans des magazines de mode, chez des coiffeurs. Il y a un problème de culture, d’acculturation, un problème de réflexion, d’immédiateté, les gens veulent réussir tout de suite.

Comment définir le style Morvan ?

Je connais la lumière, je peux vous dire à un demi diaf (diaphgramme, ndlr) près le réglage qu’il faut. Quand j’utilise un appareil numérique, j’utilise le mode programme, c’est très bien mais ça donne une photo qui est moyenne. En numérique, tout se fait à la postproduction et c’est le domaine du grand n’importe quoi, si le ciel n’est pas assez bleu je rajoute du bleu… Quand je fais une photo, je raisonne en plus clair et moins clair. Il n’y a pas besoin de retouche. La photo argentique, dans sa dramatisation, est plus proche de la réalité parce qu’on va à l’essence des choses, dans l’âme. Regarde mes blousons noirs, elles sont plus transcendantales ! Les photos numériques, c’est Monsieur Propre.

Quel a été le premier déclic pour ce métier ?

Ce sont trois portfolios, de Don McCullin, Douglas David Duncan et Larry Burrows, publiés dans Zoom en 72-73, j’avais 17 ans, je me suis dit je veux faire ça. La photo de Douglas David Duncan faite en Corée m’avait frappé, je voulais faire la même.

Quels sont vos projets ?

Je travaille sur les zones de non-droit en France, sur le tome II des champs de bataille. Le deuxième tome des blousons noirs sortira à Noël avec des photos couleurs.

Quelle est la place de l’image fixe dans le flot continu d’images ?

Je pense travailler pour les siècles suivants, ce que j’ai fait pour les champs de bataille c’est pérenne. Marignan, c’est une cour de poulailler aujourd’hui, je suis parti à la recherche des mythes. Les gens vont retourner au livre, on a besoin de matérialiser les choses. Un tirage c’est quelque chose qui existe, vous n’avez plus d’électricité vous n’avez plus d’écran.

Selon vous, une bonne photo, qu’est ce que c’est ?

C’est personnel, vous le ressentez ou pas. Ça vous touche, et pas forcément parce que les images sont bonnes, non on sent l’âme du photographe, on sent si c’est sincère.

Votre regard sur ce festival MAP ?

Ulrich Leboeuf a fait un travail formidable. Il faut motiver les gens pour venir, il faut que les gens viennent chercher la culture, c’est le seul moyen pour que la société s’en sorte, pour que la France se rabiboche. Et la photo c’est important parce que c’est ce qui nous représente.

map toulouse pratique>20 expositions tout le mois de juin. MAP 2017 a doublé par rapport à l’an passé. Plusieurs lieux accueillent les photographes. A commencer par le musée Paul Dupuy, totalement repensé par Pierre Garrigues et Ulrich Lebeuf pour l’occasion. On y retrouve huit invités du festival MAP : l’exposition «Blousons noirs» de Yan Morvan, Julien Magre, Sylvie Meunier, Axel Morin, Manon Weiser, Théo Gosselin, Maud Chalard, Mickaël Zermati) ainsi que les trois lauréats des Bourses MAP. Le lieu est un peu le cœur du festival et propose une formule brunch tous les dimanches. Expositions également au Musée Georges Labit (Stanley Greene et les photographes des agences NOOR et Myop). Sur les quais de la Daurade, le festival se poursuit en plein air avec la complicité du site de photographie Wipplay.com qui propose des photographies d’amateurs. Nouveau cette année, le festival accroche les œuvres du photographe Olivier Jobard au couvent des Olivetains, à Saint-Bertrand de Comminges. On y découvrira ses deux expositions, «Tu seras suédoise ma fille» et «Kotchok». Enfin, rendez-vous à la Galerie M, à Toulouse, partenaire de MAP, qui présente une sélection d’œuvres d’Axel Morin. Lieux et programme sur le site map-photo.fr

Recueillis par Sébastien Dubos

Au vif de ma plume : Adeline

Au vif de ma plume : Adeline

Parce que je voulais que Momig soit beau, j’ai choisi l’imprimerie Escourbiac et j’ai croisé la route d’Adeline

Adeline prend soin des êtres de chair et de papier.
Elle porte un regard toujours curieux sur le manuscrit qui lui arrive, qu’il soit édité à compte d’auteur ou par une grande maison, qu’il soit le fruit d’une impulsion ou l’œuvre d’une vie, il arrive, tout simplement, un jour, sur son écran. Et à ce titre, il sera traité comme tous ses semblables, avec bienveillance et lucidité, avec le regard professionnel d’une enfant formée sur le tas.

(…/…)

Entre ses mains expertes, le livre va soudain prendre une toute autre forme : éparpillé, éclaté en mille pétales appliqués têtes en haut, têtes en bas, têtes bêches, sur de grandes feuilles de papier, le livre n’existe plus, le fil rouge est rompu, plus personne après elle ne saura à quoi il ressemble. Elle prépare le repas de l’ogre qui attend derrière la baie vitrée, l’ogre aux cent bouches, qui va avaler et recracher inlassablement le cyan, le jaune, le magenta et le noir, ces sources vives qui forment, subtilement dosées, les o et les a, les pleins et les déliés, les chairs offertes et les zones d’ombre.

Tout le monde l’attend au tournant, le coloriste, le coupeur, le plieur, le pelliculeur, le couseur, chacun attend la petite marque qu’elle a posée pour lui, l’empreinte qu’Adeline lui a laissé discrètement, pour qu’il sache se caler, comment agir en toute sécurité, comment aller plus vite sans se tromper et pouvoir rentrer chez lui, avec la conviction du travail bien fait. Tout le monde attend derrière la baie vitrée, dans le bruit infernal des presses, dans la chaleur des séchoirs, dans l’odeur tenace des encres, dans les micro poussières qui envahissent les cerveaux, dans l’air acide, jamais changé parce que ça tourne, ça tourne, sans répit, nuit et jour, jour et nuit «vous savez combien ça coûte une heure de ces machines ? »

Extrait du portrait d’Adeline.