Chairs de Pierre par Alain Rivière-Lecoeur

Après Chairs de terre, son précédent projet, le photographe plasticien Alain Rivière-Lecoeur s’est lancé un nouveau défi avec ce Chairs de pierre : un livre photo en noir et blanc avec des visuels de femmes et d’hommes photographiés en extérieur au plus près de la roche. Les corps sont couverts d’argile, incrustés, fossilisés, pétrifiés. Ils naissent de la pierre. Ils nous invitent à une immersion, une intimité minérale totale en images ! L’ouvrage est imprimé en bichromie en offset HR-UV trame fine sur papier Symbol Tatami White de 150 g/m² de Fedrigoni. Une toile cent pour cent viscose Tasmania de couleur rouge de Dupont Agencies habille la couverture rembordée sur carton. Un marquage à chaud des titres et auteur est réalisée sur la toile, plat I et dos, une photo imprimée en  numérique sur le même papier Symbol Tatami est collée dans une cuvette creusée dans la toile sur le plat I ; et le tout est recouvert d’un pelliculage grainé. Le beau livre de 102 pages est au format à la française, reliure cartonnée, cahiers cousus, dos droit repincé, tranchefile tête et pied. La conception graphique est l’œuvre de Serge Miserez et les traductions en anglais d’Elizabeth Grech. Chairs de terre a été financé en partie grâce à une campagne de crowdfunding sur Ulule.

Le principe des Chairs de pierre reste le même que celui des Chairs de terre : couvrir la peau de modèles nus de matière minérale et les assembler pour réaliser de véritables sculptures vivantes qui sont alors photographiées. Cependant, la comparaison s’arrête ici, tant les nouvelles oeuvres diffèrent des précédentes. Dans les premières, les corps étaient multipliés, d’une exubérance extravertie et d’une couleur chaude. Dans les secondes, ils sont isolés, ou en couple, contraints à une forme de repli sur eux-mêmes et colorés dans des camaïeux de gris. On peut y voir la manifestation d’un processus de régression.
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Les Chairs de pierre, comme les Chairs de terre, sont donc des hymnes à l’humain, à la terre, à la fragilité de la vie et à l’incertitude quand à la pérennité de notre présence sur cette planète, tout en mettant en avant un désir  – pour ne pas dire une pulsion – d’éternité. On pourrait parler d’une mise en abîme ou des abysses du temps, dont la roche matérialise le caractère abstrait en un matériau tangible, palpable…

Louis Doucet, extraits de la préface