Au cœur de la forêt par Emmanuel Alexia

A l’occasion des 25 ans de son chemin d’argile, et pour ses trois prochaines expositions en octobre et novembre 2019 au Japon, à Sasayama, à la Gansui Gallery et au Nomura Art Museum de Kyoto, le céramiste Emmanuel Alexia publie son catalogue d’exposition « Au coeur de la forêt ».  L’ouvrage présente une sélection de « chawans » (bol de thés pour la Voie du Thé) réalisés par l’artiste chez lui  à Loustalou, au coeur de la forêt dans la commune de Loubejac en Dordogne. Objets de méditation et de contemplation, ses chawans sont cuits au feu de bois dans des fours eux même façonnés tout en argile. Le beau livre à la couverture souple est conçu par le graphiste Romuald Maurel, lui-même amateur de céramique orientale et de thé, et préfacé par Philippe A.F Neeser, Sekkaku-an Jakuo Sosui, Maitre de Thé de l’Ecole Urasenke. L’impression quadri, couverture et intérieur, est réalisée sur papier mat Gardapat Kiara à la blancheur naturelle.  Plusieurs dépliants de 3 pages sont façonnés en 2 plis roulés et encartés à l’intérieur. Le livre est financé grâce à une campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank.

Emmanuel, mon frère ! Il vit au coeur de la nature, en harmonie avec elle. Où est la dualité ? Une longue ascèse Zen n’est certainement pas étrangère à la familiarité d’Emmanuel avec Dame Nature.
Il en tire l’inspiration de ses haikus en français, l’essentiel de sa nourriture et des matériaux de sa genèse céramique. Avec Laetitia, il sait s’attirer les grâces de leurs fours, le « Petit Dragon céleste » ou le  « Puits du feu », pour l’ultime transformation de ses oeuvres. Nourri par la tradition du « wabi-cha », le thé pratiqué par Sen no Rikyu et ses disciples, Emmanuel dédie toute son activité à produire des bols dignes de servir et boire le thé en poudre. Si l’influence de Chojiro est palpable, les chawan façonnés par Emmanuel ne sont ni des copies serviles, ni des imitations naïves. Ses oeuvres sont le produit d’une sincérité sans faille. Il y a des noirs brillants, étoilés comme les nuits de Loustalou. Il y a les aubergines fonçées, soyeuses ou fripées comme les joues d’une aieule.
Philippe A.F Neeser, extrait de la préface